Des élèves de 3ème A du collège Victor Duruy ont imaginé la lettre que Tartamudo, un des personnages de "Maestro", pourrait écrire plus tard à son fils. Par Mathilde IMBAUD et Valentin CALLIER :
Lettre de Tartamudo à son fils.
Mon cher fils adoré,
Tout d’abord j’espère que tu vas bien. Je t’envoie cette lettre car maintenant tu deviens grand et je pense que tu dois savoir que je n’ai pas toujours vécu dans la facilité et la réussite…
Je ne te l’ai jamais dit auparavant, mais quand j’étais jeune j’étais ce qu’on appelle un pilluelos. Pour m’en sortir, j’arpentais les rues pour pouvoir vendre à l’unité des cigarettes de contrebande. Cela pendant des années. Je n’en suis pas trop fier, mais c’était le seul moyen de ne pas mourir… Cette routine était dure et dangereuse…
Puis vint un jour où des amis sont venus me chercher pour m’annoncer qu’une école de musique pour les gamins comme nous venait d’être créée. J’ai tout de suite voulu voir de quoi il s’agissait. C’était effectivement une école de musique. Un vieil homme, que certains avait l’air de déjà connaitre, nous a accueillis. J’ai regardé attentivement ce monsieur, il était comme je n’en avais jamais vu auparavant : tout était parfait chez lui, de haut en bas ! Je me rendis compte que beaucoup d’autre pilluelos que je connaissais venaient aussi. L’Escuela était faite pour apprendre la musique à des gosses comme nous !
On nous demanda alors tous de choisir un instrument. Moi je ne voulais rien prendre, je voulais chanter. Mais j’avais un problème que tu ne connais pas non plus : je bégayais. Heureusement le professeur que j’avais était magique : grâce à elle, j’ai les talents de chanteur que tu connais aujourd’hui, et je ne bégaie plus. Même si cette petite grosse passait son temps à s’égosiller sur moi, je lui dois tout…
Les répétitions s’enchaînèrent, jusqu’au jour où on nous annonça que le président, un ami du vieil homme, viendrait nous entendre ! Mais malheureusement à peine le premier morceau terminé, nous entendîmes un bruit de foule oppressant se diriger vers nous : des manifestants… Ils étaient là pour le président, qui n’était guère aimé du peuple... Tous fous de rage, les manifestants ont fini par mettre le feu à l’Escuela... Il ne restait plus rien de notre seul espoir de nous sortir de cette vie de misère !
J’ai alors continué de chanter dans la rue pour quelques pièces, jusqu’au jour où un homme est venu me voir pour me dire qu’il voulait faire de moi un chanteur. J’ai ensuite grandi et enchaîné les concerts, puis rencontré ta mère. La suite tu la connais...
Si je t’ai raconté mon parcours, ce n’est pas pour que tu t’apitoies sur mon sort, mais je veux que tu saches que que tout le monde peut s’en sortir, même en partant de très bas. Ne te décourage jamais !
Bisous,
Papa